Comment vont les jeunes?
Petite enfance
Les premières années de la vie sont très importantes dans le développement humain. C’est au cours de cette période que le cerveau se développe, influencé par les expériences de l’enfant et sa génétique.
Plus particulièrement, les circuits du cerveau associés à la gestion d'émotions, à l’attention, au stress et la maîtrise de soi se développent.
Pendant cette période, le développement est influencé à la fois par les facteurs biologiques de l’enfant et par son environnement.

Développement du cerveau lors de la petite enfance
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Gestion des émotions
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Attention
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Stress
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Maîtrise de soi
Environnement sécurisant
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Stimulation du développement
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Maximisation du potentiel
Environnement difficile
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Frein au développement
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Risques de problèmes physiques, émotionnels et mentaux
Dans une recension de la littérature concernant l’adversité en début de vie et la santé développementale, un groupe d’experts de la Société royale du Canada et de L’Académie canadienne des sciences de la santé fait ressortir que dans un environnement sécurisant et bienveillant, les expériences positives se conjuguent aux facteurs biologiques de l’enfant et stimulent son développement.
Dans un environnement difficile — pauvreté, négligence, violence — les expériences négatives de l’enfant peuvent freiner son développement. Avec le temps, ces effets s’accumulent et augmentent les risques de problèmes physiques, émotionnels ou mentaux.
Agir tôt pour favoriser la santé mentale
À la suite de la pandémie, en Montérégie seulement, dans son portrait Comment se portent les tout-petits au Québec?, l’Observatoire des tout-petits a fait état de 195 enfants de 1 à 4 ans ayant reçu un diagnostic de trouble anxieux ou de symptômes dépressifs en 2019-2020.
Principaux troubles anxio-dépressifs observés chez les tout-petits
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Anxiété de séparation
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Anxiété généralisée
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Phobie sociale
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Dépression
La Commission de la santé mentale du Canada rapporte que 70 % des jeunes adultes vivant avec une maladie ou un problème relié à la santé mentale ont vu leurs symptômes apparaître avant l’âge de 18 ans.
Il est donc important de promouvoir la santé mentale très tôt et d’offrir aux jeunes enfants des conditions favorables afin d’atteindre leur plein potentiel. Selon l’Observatoire des tout-petits, il serait d’ailleurs beaucoup plus efficace d’intervenir durant la petite enfance que chez les enfants d’âge scolaire, les adolescents ou les adultes en raison de la grande plasticité du cerveau des tout-petits.
Des vulnérabilités marquées dès la maternelle
L’Enquête québécoise sur le développement des jeunes à la maternelle (EQDEM), qui a lieu tous les cinq ans, évalue le niveau de vulnérabilité de l’enfant à la maternelle selon cinq domaines de développement. Or, de nombreuses études confirment l’influence de la vulnérabilité à l’enfance sur la réussite éducative.
Santé physique et bien-être
Proportion d'enfants à la maternelle 5 ans vulnérables dans le domaine de développement santé physique et bien-être, Montérégie et MRC, 2022
Facteurs considérés :
Préparation physique, motricité fine et globale, ponctualité, propreté, développement physique général.
* Coefficient de variation compris entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
** Coefficient de variation supérieur à 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
(+)/(-) Proportion significativement supérieure (+) ou inférieure (-), au seuil de 0,05, entre la Montérégie et le reste du Québec, ou entre la MRC et le reste de la Montérégie.

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Près de 3 enfants sur 10 (29,1 %) de la Montérégie sont vulnérables dans au moins un domaine de développement à la maternelle.
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La Montérégie se démarque par une proportion d’enfants vulnérables significativement plus basse que celle du reste du Québec en termes de santé physique et bien-être (9,8 %).
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Elle se démarque également par une proportion significativement plus élevée que celle du reste du Québec dans le domaine maturité affective (12,4 %).
Constats principaux - Montérégie
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Les garçons présentent des taux de vulnérabilité nettement plus élevés que les filles dans tous les domaines, particulièrement en compétences sociales (14,6 %) et en maturité affective (18,5 %).
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Les filles sont globalement moins vulnérables, mais elles affichent tout de même plus de 10,0 % de vulnérabilité en développement cognitif et langagier (10,4 %).
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L’écart global est important : 36,2 % des garçons contre 21,8 % des filles vulnérables dans au moins un domaine.
Différences selon le sexe
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Le Haut-Saint-Laurent affiche des taux très élevés dans tous les domaines (jusqu’à 49,4 % vulnérables dans au moins un domaine).
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Le Haut-Richelieu présente aussi des résultats supérieurs à la moyenne dans presque tous les domaines.
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À l’inverse, La Vallée-du-Richelieu se distingue positivement, avec des taux inférieurs à la moyenne régionale dans tous les domaines (21,7 % vulnérables dans au moins un domaine).
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Acton et Les Maskoutains se situent également au-dessus de la moyenne régionale dans plusieurs domaines, alors que Longueuil, Rouville et Les Jardins-de-Napierville sont plus près ou légèrement en dessous des moyennes.
Variabilité marqué entre MRC

En résumé
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La maturité affective demeure un enjeu régional majeur.
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Les garçons sont particulièrement à risque, surtout sur les plans émotionnel et social.
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Certaines MRC périphériques (notamment Haut-Saint-Laurent et Haut-Richelieu) concentrent les plus fortes vulnérabilités, alors que La Vallée-du-Richelieu se distingue positivement.
Manque d’activité physique
Malgré la proportion d’enfants vulnérables significativement plus basse que celle du reste du Québec en termes de santé physique et de bien-être, l’EQPEM 2022 révèle que plus de la moitié des enfants de maternelle 5 ans (58 %) étaient peu ou pas actifs physiquement (moins de 60 minutes de jeu actif par jour) en Montérégie.
D’ailleurs, dans son rapport intitulé Comment se portent les tout-petits en Montérégie?, l’Observatoire des tout-petits rapporte qu’entre 2016 et 2019, dans l’ensemble de la province, 40 % des enfants de 3 à 5 ans ne respectaient pas les directives en matière d’activité physique.

Directives canadiennes en matière d’activité physique sur 24 heures (SCPE)
Moins de 1 an
Être physiquement actifs plusieurs fois de diverses manières.
De 1 à 2 ans
Au moins 180 minutes d’activités physiques variées réparties au cours de la journée, comprenant du jeu énergique.
De 3 à 4 ans
Au moins 180 minutes d’activités physiques variées réparties au cours de la journée, dont au moins 60 minutes de jeu énergique.
Plus de 5 ans
Au moins 60 minutes par jour d’activités physiques d’intensité moyenne à élevée comprenant une variété d’activités aérobiques. Des activités physiques d’intensité élevée et des activités pour renforcer les muscles et les os devraient être intégrées au moins 3 jours par semaine.
Temps d'écran et développement global
L’ Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle (EQPPEM) de 2022 montre que 17 % des enfants de maternelle en Montérégie passaient en moyenne deux heures et plus par jour devant un écran.

L'Enquête démontre également que la proportion d’enfants de la maternelle 5 ans vulnérables dans au moins un domaine de développement augmente en fonction du temps d’écran.
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23 % des enfants qui utilisaient les écrans tous les jours durant moins de 30 minutes étaient vulnérables dans au moins un domaine de développement.
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38 % des enfants qui utilisaient les écrans deux heures et plus par jour étaient vulnérables dans au moins un domaine de développement.
Au niveau provincial, les données collectées par l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ) en 2020-2021 montrent qu’à un ans et demi, 25 % des tout-petits au Québec passaient au moins une heure par jour devant un écran en semaine, et 35 % la fin de semaine. En 2023-2024 chez les mêmes enfants alors âgés de deux ans et demi, près de 43 % passaient en moyenne une heure par jour devant un écran durant la semaine et 65 % la fin de semaine.




